ARRIVÉE A LA BORNE

Premiers contacts avec La Borne dans le Berry

Je me souviens de mes premiers contacts, si fortement ressentis, à la découverte de cette petite communauté passionnée par ce grès, à La Borne dans le Berry.

C’est au Danemark, à Djursland, que j’ai rencontré les céramistes Birgit et Rocca Knupfer, ce dernier d’origine française).

Dans leur atelier j’ai pu découvrir la céramique et effectuer mon premier stage. Quelques année plus tard, c’est encore chez eux, que j’ai pour la première fois entendu parler de La Borne ! Pays du grès et de la cuisson au bois. J’étais à cette époque à l’école des Beau Arts d’Aarhus (DK). J’ai décidé d’aller, pendant les vacances d’été suivantes, chercher du travail à La Borne. J’ai proposé à Barbara Katzen de Connecticut, qui était en cours avec moi de m’accompagner. Nous avons pris l’avion jusqu’à Paris, le train de Paris à Bourges, le car de Bourges à Henrichemont. A Henrichemont, un vieux monsieur a proposé de nous conduire dans sa 2CV à La Borne. Il n’y avait pas de car. Le lendemain nous avons fait le tour des ateliers pour trouver du travail. Le soir même j’ai eu une réponse favorable de Pierre Mestre, céramiste et sculpteur à La Borne.

Chez Mestre nous étions 5 à travailler pour lui. Élisabeth, une femme suisse, était engagée dans l’atelier de tournage avec moi. P. Mestre avait créé des petites séries de pièces soigneusement pensées et élaborées. Les yeux noir de Pierre s’illuminaient quand il m’expliquait le sens et l’exactitude de ses formes. J’ai tourné de mazagrans, des bols et des vases. Le tour sur lequel je tournais était désaxé, mais on si habitue et le défi est d’avantage mérité.  Il y avait dans l’atelier, deux garçons, qui s’appelaient tous les deux Jean.  L’un s’occupait du potager, c’était une tache très importante pour notre alimentation à tous. Nous prenions les repas ensemble à midi dans la petite cuisine au premier étage, au dessus de l’atelier. Quand il faisait beau nous déjeunions sous un grand arbre dehors. Les repas étaient composés de riz complet, œufs et salades composées. Nous étions heureux de vivre. Les deux « Jean » assistaient P. Mestre dans la préparation de ses terres et la construction de ses grandes pièces. Des pièces monumentales naissaient sous nos yeux.

J’étais absorbée par ce monde qui me passionnait déjà. Il y avait aussi Michel Leparreur qui fendait et préparait le bois pour les cuissons. Il ne faudrait pas oublier Simone, la compagne de Pierre, mais que nous voyions rarement, elle était au premier étage.

A l’époque il y avait deux ateliers à La Borne qui prenaient des stagiaires. L’atelier de Pierre Digan et l’atelier de Pierre Mestre. Chez P. Digan Les horaires étaient stricts de 8 à 12h. de 14 à 18h. Chez P. Mestre, il n y avait pas d’horaires, mais il y avait une atmosphère et des projets passionnants qui ce sont réalisés.

La cuisson était le moment attendu, et pour moi plein de mystère ! Je n’avais jamais assisté à une cuisson au bois. D’abord c’était très intéressant de participer à l’enfournement des pièces, des plus grandes aux plus petites. Le four (type de Sèvres  3 m3) de Mestre était la seule à La Borne à posséder une porte, les autres fours se fermant avec des briques. Le bassinage (c’est le début de la cuisson, il sert à faire sortir le dernière humidité des pièces), dure environs 12 heures. Ensuite le petit feu qui démarre vers 300° environ et dure jusqu’à 850°. Là commence le grand feu qui sera alimenté avec du bois fendu en de fins morceaux qui s’allument immédiatement et dégagent beaucoup de chaleur. Le four monte en température et atteint les 1280-1300°.

La cuisson est une « traversée » dans le temps (36 heures environ). Toute l’équipe vivait ce moment ensemble : ce temps nous permettait de découvrir, de nous poser des questions, de nous étonner, d’échanger, de nous inquiéter, d’être généreux ou pingres. Il y avait aussi la place pour le rire ou une histoire. Nous avons eu des visites, par exemple celles  d’Élisabeth Julia ou de Vasil Ivanof, pour nous faire part de leurs sentiments sur la cuisson.

Après il y a la fatigue, l’attente et l’espérance. Le défournement se passe 4 ou 5 jours plus tard quand la dernière braise est devenue noire et que le four a refroidi.

Expositions permanentes et à venir

 Expositions permanentes:

Galerie de l’Ancienne Poste à Toucy, Yonne (89)

Centre de Céramique Contemporaine à La Borne (18)

Galerie du Don du Fel, Pôle Européen, Aveyron (12)

Galerie Iroha , Dordrecht, Pays – Bas

Galerie Geneviève Godar, Lille (59)

Talents Opéra – 1 bis rue de Scribe 75009 Paris

Expositions à venir

Du 19 avril au 21 mai 2015

 Galerie du Don

Le Don du Fel Pôle Européen – Aveyron (12)